Désirer l'éternité, c'est vivre notre finitude sur le mode d'une privation douloureuse

Modifié par Estelledurand

Devenir, c'est être affecté par le passage du temps. Le changement nous fait prendre connaissance que du temps est passé. Nous constatons les effets du temps sur notre propre être. Avec le temps, nous sommes inexorablement soumis au vieillissement. En outre, nous savons que notre vie est limitée dans le temps. Autrement dit, nous avons conscience que notre vie enveloppe la nécessité de mourir, au terme d'un certain temps, indéfini mais nécessairement fini. Une telle conscience s'éprouve de manière douloureuse et angoissée. Elle s'accompagne de la peur de notre propre fin.

Vivre dans le temps apparaît alors comme un manque à être : le temps serait ce qui nous éloigne de l'éternité.

Le désir semble pouvoir résoudre ce qui nous apparaît comme une contradiction. Tendre vers ce qui devrait nous appartenir et dont nous sommes actuellement privés, cela semble en effet être la fonction du désir. Si notre vie actuelle contient en elle-même sa propre négation, ne devons-nous pas chercher à réaliser notre désir d'éternité afin de vivre véritablement ?

La satisfaction du désir d'éternité mettrait ainsi fin à l'épreuve douloureuse de notre finitude. 

Pour autant, est-il nécessaire de vivre de manière douloureuse notre finitude ?

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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